« Les Grands Plateaux de l’UJOCCI » : Meiway ouvre le bal avec une leçon de patrimoine et d’héritage culturel

L’Espace Ménékré Legend, situé à la Riviera-Attoban, a vibré ce vendredi 20 juin 2025 à l’occasion de l’ouverture solennelle des Grands Plateaux de l’Union des Journalistes Culturels de Côte d’Ivoire (UJOCCI). Ce rendez-vous culturel d’envergure est placé sous le signe de la transmission et de la valorisation du patrimoine musical ivoirien.
L’invité d’honneur de cette première édition n’était autre que Meiway, artiste emblématique et créateur du Zoblazo. Devant un public captivé, il a partagé plus de trois décennies d’engagement artistique et identitaire. Le thème, « Zoblazo : Hier, dans la continuité de l’héritage », a offert une occasion unique de revisiter son parcours, sa philosophie et ses sources d’inspiration.
Le Zoblazo : Entre tradition et modernité
Meiway est revenu sur la genèse de son style musical unique : « En 1989, quand j’entrais en studio, j’ai constaté que notre musique ne franchissait pas les frontières, alors que des artistes étrangers passaient par la Côte d’Ivoire pour réussir. J’ai donc décidé de m’inspirer du folklore N’zima et d’y ajouter des sonorités internationales comme le saxophone et le violon. ». Le succès fut immédiat, d’abord national avec son premier album, puis international avec le second.
Il a ensuite tenu à souligner l’aspect initiatique de sa création : « J’ai conçu le Zoblazo. C’est une musique initiatique. Le tam-tam que je joue m’a été enseigné par le vieux Adjalou. Je suis un initié. Celui qui veut faire du Zoblazo doit venir vers moi », a-t-il affirmé avec conviction.
Un artiste engagé, entre humour et gravité
Meiway n’a pas manqué d’expliquer le sens profond de certaines de ses chansons, révélant ainsi son rôle d’artiste engagé. À propos du titre « Voilà string », il a confié avec un sourire : « Je voulais passer un message. C’était l’époque où les strings s’affichaient dans la rue. Je disais : si tu es ma go, certaines choses doivent m’être réservées. »
Poursuivant sur un ton à la fois humoristique et grave, il a ajouté : « La femme est le complément de l’homme. Ce que l’homme n’a pas, la femme doit l’avoir. L’homme est plat. S’il choisit une femme qui est plate, il n’y a plus d’équilibre. Je respecte le choix de ceux qui aiment les skinny. Mais moi, si je vois une skinny, je la salue, on boit un verre, mais ça n’ira pas plus loin. Il n’y a donc pas de discrimination ». Une déclaration qui a déclenché des rires et des réflexions dans l’assemblée.
Meiway, passeur de flambeau et bâtisseur d’héritage
Conscient du rôle de transmission qu’il incarne, Meiway s’est réjoui que sa musique soit désormais enseignée à l’INSAAC et reprise par de nombreux jeunes talents. « Si j’étais à la fonction publique, je serais à la retraite. Mais dans l’art, il n’y a pas de retraite. Il faut laisser quelque chose à la postérité », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de son héritage artistique.
L’artiste a également profité de l’occasion pour annoncer ses prochains projets : un grand concert au stade de Grand-Bassam le 2 août, suivi d’une commémoration des 20 ans de la disparition de son frère, Deza XXL le 3 août, et la sortie imminente d’un nouvel album. « Si les Ivoiriens sont sages, on le sortira avant la fin de l’année », a-t-il promis, suscitant l’enthousiasme du public.
L’UJOCCI, moteur de la promotion culturelle
Pour Jean-Marc Tonga, président de l’UJOCCI, cette édition inaugurale marque un tournant dans la promotion de la culture ivoirienne par les journalistes. « On vient de signer un partenariat. Tout ce qui touche à Meiway devient désormais une affaire personnelle pour l’UJOCCI », a-t-il annoncé, témoignant de l’engagement fort de l’Union.
Il a également détaillé les futures actions de l’UJOCCI : une formation en Mojo (journalisme mobile) les 27 et 28 juin, suivie d’une action sociale en juillet au bénéfice des familles des confrères disparus.
Le succès de cette première édition des Grands Plateaux est indéniable, et le rendez-vous est déjà pris pour le prochain, prévu pour le vendredi 25 juillet 2025, toujours à l’Espace Ménékré Legend. Une initiative saluée par le public, qui voit en ces rencontres une véritable tribune pour les grandes voix de la culture ivoirienne.